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Titre du blog : Saison D'Automne
Auteur : Thek
Date de création : 26-04-2007
 
posté le 20-01-2008 à 17:17:10

Clo and Kate suite de la page 5

 

 

 

Avez-vous parfois pensé que les sourires se ressemblent mais à bien des sens ils sont pourtant si différents.

Dans ce clair obscure, religieusement silencieux, ses yeux l’observaient tendrement, presque maternellement, essayant de redessiner ses traits, de réapprendre l’inconnu, de s’adapter. En cet instant où régnait enfin un rayonnement de bien-être, la frayeur la saisit : Elles n’avaient jusqu’à lors eus qu’à conjurer leurs douleurs, il fallait dorénavant conjuguer le bon­heur. Cela paraîtrait d’une facilité déconcertent pour vous : la simplicité d’un sourire vous auriez suffit, un mot tout au plus pour assouplir les contours…une clefs et voilà. Approchez vos yeux, mettez y les doigts et diluer ces deux identités dont le temps ayant laisser sur eux des pointes de rudesse, ainsi vous seriez bien en peine d’obtenir une couleur limpide.

La floraison amoureuse étant déclarée, Kate eut cette étrange sensation que l’amour n’est d’une fine enveloppe qui entoure d’autre, plus complexes, et c’est ces dernières qu’elles 120 n’avaient jusqu’à lors jamais imaginées, entrevus ou ajustées aux saisons venues. Elle songeait que son ange reflété une plénitude biblique et elle aurait souffert de l’extraire de son sommeil : Son épanouissement offre à cette privilégiée une peinture, démontrant qu’un être fut belle et bien des créatures d’un Dieu aimant. Son regard la couvrait encore lorsque d’un sourire se dessinait sur l’ange : un sourire aussi fragile que le cristal et aussi tendre et voluptueux que le soie, lui soutenait le sien. Elles restèrent suspendues au regard de l’autre, Nombreux sont les moments où les mots seraient mal appropriés, même démystifierait l’instant merveilleux éprouvé les un envers les autres. Et inconsciemment elles ressentaient qu’un geste, un mot eut été superflu, elles n’en éprouvaient d’ailleurs point le besoin. Leurs sourires leur prouvaient autant si ce n’est plus que leurs amours s’unissaient, que ce matin, signait, scellait le devenir qu’elles éprouvaient ; elle voulaient d’ailleurs ne point brisaient ce confort silencieux, désirant partageaient seules le rayonnement d’une perfection que seul les peintres célèbres savaient représentés, qui se dégageait de cette alcôve.

Curieusement, l’esprit ne donne rarement d’explications aux gestes aussi simple qu’un doigté soyeux sur le reflet d’une autre. Ne soufflant aucune syllabe dont la résonance serait in­acceptable à cette heure, Butterfly s’épanchait avec une délicatesse irraisonnée auprès de cet accord, y percevant les moindres souhaits, tout en atténuant les gènes, elle les épanouissait. Plongées au cœur de cette imperfection irréprochable les mots naissent : « We… » prononçait avec un filet de voix aussi fébrile qu’elle pouvait l’éprouver, sans regret mais cependant sur la pointe, elle lui confia le symbolisme : un « We… » répétait jusqu’à que l’écho lui revienne. Emis lui aussi avec pudeur, s’entendit à peine, une respiration accompagnant une autre ; L’écho s’improvisant le libérateur d’une matinée trop prononcer. Ce « We », enchaînant l’autre, et estimant trop solitaire, il vient apparaître d’autre : « Why ?... » Un why répétitif, et puis l’ébranlement : « Why … Why did you let me go? Why did you say me nothing? (Pourquoi tu m’as laissée partir ?... Pourquoi tu n’as rien su dire ?)... Why ?...  ». Les mots lançaient avec colère, percutent ses yeux d’ange qui la regardait avec un précieux parfum d’inquiétude, de regrets, de tristesse… et un grain d’indéfinissable. Ces « why » empoison­nèrent toute la pièce, s’infiltrant dans leurs esprits et que leurs intelligences auraient sou­haité être vexé face au manque d’explication qui aurait du s’imposer. L’écho revient cette fois-ci avec l’ignoble ignorance. Elles étaient soit coupables de lâcheté, d’avoir succombées à cette facilité…soit coupable d’avoir aimées sans mesure, d’avoir tracées les limites au mauvais endroit. Ébranlé cette harmonie, ébranlé comme autrefois soumise à cette vérité et pourquoi fallait-il de nouveau y recourir ? Quelles nécessités en récolteraient –elles ? Les mains serraient, les perles ruisselantes, l’une contre l’autre, aussi éloignées qu’au paravent et pourtant si proche aujourd’hui. Il serait dit que ce « why » flotterait autour d’eux encore…

Elle entendrait comme une évidence ces pas sourds sur le planché, ces sonorités de reproches, qu’elle ne pourra point soustraire à la critique. Quand ses sens furent soumis dans un vide, telle une momie dans son propre sarcophage, Kate savait que son ange ne l’attendrait pas dans un recoin de l’appartement.

 

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